Recours locataire accès logement travaux France

Travaux du bailleur & accès au logement 3 min de lecture · publié 11 septembre 2025

Lorsque le bailleur demande à accéder à votre logement pour effectuer des travaux, le locataire en France doit connaître ses droits et les démarches possibles pour refuser, exiger un préavis ou obtenir des compensations. Cet article explique simplement les règles issues de la loi de 1989 et du code applicable, les délais à respecter, les preuves à rassembler (courriers, photos, devis) et les étapes pour contester une entrée abusive, y compris la saisine de la commission départementale de conciliation ou du tribunal judiciaire. Les conseils ci‑dessous aident à préparer une réponse claire au bailleur, à préserver votre vie privée et à éviter que des travaux n'entraînent une augmentation de loyer injustifiée.

Que dit la loi et vos droits

La Loi n°89-462 du 6 juillet 1989 encadre le bail d'habitation et les obligations réciproques du bailleur et du locataire.[1] Le bailleur peut demander l'accès pour réaliser des travaux nécessaires à la sécurité ou à la conservation du logement, mais il doit respecter les droits à la jouissance paisible et à la vie privée du locataire. Vous pouvez demander un préavis écrit, être informé de la durée et des heures d'intervention, et exiger que les personnes intervenantes présentent une identité.

Que peut demander le bailleur et que pouvez-vous exiger

  • Exigence d'un préavis raisonnable avant l'accès au logement.
  • Demande d'accès motivée par la nature des travaux et par la sécurité du logement.
  • Accès pour travaux urgents (sécurité, fuite) possible sans délai excessif mais limité aux interventions nécessaires.
  • Possibilité de discuter d'une indemnisation si les travaux entraînent une gêne importante ou une perte d'usage.
  • Droit de demander un état des lieux ou un compte rendu écrit des interventions.
Conservez systématiquement courriers, SMS et photos datées relatifs aux accès et travaux.

Comment documenter une demande d'accès

Demandez toujours une demande écrite ou un message clair indiquant la date, l'heure, l'identité des intervenants et la nature des travaux. Si le bailleur ne fournit pas d'informations, envoyez un courrier recommandé ou un courriel récapitulatif pour créer une trace écrite. L'état des lieux et les devis liés aux travaux sont des preuves utiles pour une éventuelle contestation.[2]

Recours possibles

  • Contactez d'abord le bailleur pour demander des explications et proposer un calendrier alternatif.
  • Si l'accès est abusif, envoyez une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception.
  • Rassemblez preuves : photos, témoignages, courriers, devis et état des lieux.
  • Saisissez la commission départementale de conciliation pour tenter une solution amiable.
  • En dernier recours, engagez une action devant le tribunal judiciaire pour faire respecter vos droits.
Répondez aux notifications officielles dans les délais pour ne pas perdre vos droits.

FAQ

Le bailleur peut-il entrer sans prévenir ?
Non, sauf en cas d'urgence justifiant une intervention immédiate (risque pour la sécurité). En dehors de l'urgence, le bailleur doit prévenir et justifier l'accès.
Quels délais le bailleur doit-il respecter pour des travaux non urgents ?
Il doit fournir un préavis raisonnable et convenir d'horaires compatibles avec la vie privée du locataire ; il n'existe pas toujours un délai unique, mais la communication écrite est requise.
Que faire si le bailleur entre sans autorisation ?
Rassemblez des preuves, envoyez une mise en demeure, saisissez la commission départementale de conciliation, puis le tribunal judiciaire si nécessaire.

Comment faire

  1. Contactez le bailleur par écrit pour demander la nature des travaux et proposer un rendez-vous.
  2. Fixez un rendez-vous écrit précisant date, heure et durée prévisible des interventions.
  3. Demandez des devis et un ordre de mission pour savoir si les travaux sont nécessaires et justifiés.
  4. Documentez l'accès : prenez des photos datées, conservez les messages et faites établir un état des lieux si besoin.
  5. Si le dialogue échoue, saisissez la commission départementale de conciliation, puis le tribunal judiciaire avec vos preuves.

Points clés

  • Conservez toujours une trace écrite des demandes d'accès et des interventions.
  • Respectez les délais de réponse pour assurer vos droits en cas de contestation.
  • Privilégiez la conciliation avant d'engager une procédure judiciaire.

Aide et ressources


  1. [1] Legifrance — Loi n°89-462 du 6 juillet 1989
  2. [2] Service-public — État des lieux et modèle
Bob Jones
Bob Jones

Rédacteur et chercheur, Tenant Rights France

Bob rédige et révise des contenus sur le droit des locataires pour différentes régions. Passionné par la justice en matière de logement, il simplifie les protections juridiques pour les locataires partout.